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Les parasites sont parmi nous

 

Comédie théâtrale paysanne en 3 actes de Yvon Taburet.

10 Personnages (5 Hommes, 5 Femmes)

Décor : Une salle de ferme.

Durée : 75 minutes (84 pages)

Résumé : Victime des intempéries, un car de touristes se retrouve bloqué dans un village ; les passagers sont hébergés chez l'habitant. C'est ainsi que la mère Guezec voit débarquer chez elle, un couple de snobs, un grand timide maladroit, une pleurnicheuse, une loubarde sans gène et même... un touriste japonais. Toutes ces personnes au comportement si différent se voient contraintes de cohabiter. Rapidement les conflits et la pagaille s'installent au grand désespoir de la mère Guezec qui se demande comment réagir lorsque "les parasites sont parmi nous". Heureusement elle trouvera des alliés inattendus qui l'aideront à remettre de l'ordre dans la maison. Les situations comiques et les gags se succèdent dans cette pièce écrite dans un langage très actuel.

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Extraits

 

Hubert: Écoutez mon ami ! Ne m'importunez pas en ce moment ! Vous défendez les intérêts de votre compagnie de transport, c'est tout à fait louable de votre part , mais sachez que notre décision est irrévocable; les conditions d'accueil et d'hébergement ne nous incitent pas à rester un seul instant de plus, n'est ce pas...

Bébert: Je vous dis que ce n'est pas possible.

Hubert: Votre insistance devient agaçante, chauffeur !

Bébert: Mais, écoutez-moi, bon sang! Toutes les communications sont interrompues depuis cette nuit et quand bien même vous pourriez prévenir qui que ce soit, il ne serait pas en mesure de vous secourir, la route est coupée dans les deux sens... Alors vous faites comme tout le monde, vous patientez.

Josiane: La mémé avait raison ! On est bloqués comme des rats !

Hubert: Oh vous, ça suffit avec vos rats ! (se tournant vers Jeanne) Écoutez Mademoiselle ! Si le chauffeur dit vrai...

Bébert: Le chauffeur ! Il commence à chauffer le chauffeur... Il a un nom le chauffeur, alors si on ne veut pas l'énerver le chauffeur, il faudra voir à démocratiser nos relations. N'est ce pas ?

Hubert: Mais, je ...

Josiane: Si on en est au chapitre des réclamations, je m'inscris, vu qu'on va passer quelques jours ensemble, sans vous commander, à mon avis, il faut réorganiser l'hôtellerie . Ah si, si... Il y a des pleureuses qu'on pourrait mettre au poulailler, par exemple...

Hubert : Si le mot «France» a encore un sens pour vous, vous ne laisserez pas un étranger, même pas blanc, si vous voyez ce que je veux dire, dormir dans une chambre, alors que de vrais français, patriotes, sont réfugiés au grenier.

......

La mère- Des incapables et des fainéants! Me voilà bien lotie avec ça!... Et dire qu'il va me falloir les supporter que je le veuille ou non, je suis coincée... Ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque de les faire coucher au poulailler, le nez dans le purin, là ils auraient enfin des raisons de râler... Mais au train où vont les choses, c'est bientôt moi qui vais me retrouver au poulailler. Si je continue à les laisser brailler comme ça, je ne serais plus maitresse dans ma propre maison... Ah! Si t'avais été là, le père, les choses seraient certainement différentes. Un homme, ça en impose, sûr qu'ils ne se seraient pas permis tout ce qu'ils ont fait... Mettre ma maison sens dessus dessous, venir baver dans ma cuisine, merci bien! Y a pas à chiquer, faut que je réagisse!

Yakati- (qui est entré pendant la réplique de la mère) L'épervier est plus fragile que le renard mais son regard est plus perçant.

La mère- Ah! C'est vous! Vous avez failli me faire peur! Ça veut dire quoi votre charabia?

Yakati- Ça veut dire estimable hôtesse que vous devez prendre de la hauteur pour analyser la situation.

 La mère- Prendre de la hauteur! Vous voulez que je fasse comme mes poules, que je me mette sur un perchoir et que j'attende que ça se passe?

 Yakati- Je n'ai pas dit cela, respectable hôtesse, Lao Tseu a dit: «Travailler sans réfléchir est inutile mais réfléchir sans travailler est nuisible.»Il vous faut donc agir mais intelligemment.

 La mère- Facile à dire... Vous avez vu la bande de détraqués qui a débarqué? De vrais envahisseurs... Ils veulent manger dans ma gamelle, ils ont cherché à coloniser ma cuisine.

 Yakati- En toute humilité, moi qui ne suis qu'un pauvre petit ver de terre, je peux vous suggérer un conseil?

 La mère- Dites toujours.

Yakati- Comme dit le proverbe chinois: «Si tu donnes un poisson à un homme qui a faim, tu le nourris pour la journée, si lui apprends à pêcher, tu le nourris pour la vie.»

 La mère- Et alors?

 Yakati- Ca veut dire qu'il faut les impliquer davantage dans l'organisation, il faut leur donner des tâches.

 La mère- Encore une fois, facile à dire... Ils ont tous des réflexes de gosses gâtés, ils attendent d'être servis et lorsque ça ne vient pas, ils râlent. Je ne les connais pas beaucoup mais j'ai bien compris leur système.

 Yakati- Le défi est rude mais exaltant, Tokyo ne s'est pas fait en un jour... Mais je sens que vous y arriverez parce que vous avez en vous la force du tigre et la malice du baboin.

 La mère- Vous croyez?

 Yakati- Et puis, si vous daignez accepter ma modeste collaboration, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider.

 La mère- Et bien d'accord! Topez là Monsieur Yakati! Vous avez raison, face à l'invasion des barbares, non seulement on va réagir mais en plus, on va les éduquer. Tenez-vous bien les touristes! La mère Guezec contre-attaque. J'en connais plus d'un qui va rire jaune, pas vrai Monsieur Yakati?