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Le paradis c'est bien içi ?

 

Comédie théâtrale en 3 actes de Yvon Taburet.

Décor : un gîte de montagne.

Durée : 90 minutes

Résumé : Lucas Belmont, célèbre acteur de cinéma, fuyant le harcèlement de ses fans, se réfugie au Paradis, gîte de montagne isolé, tenu par Claire. Lucas pense avoir trouvé le havre de paix idéal, hélas pour lui, le répit sera de courte durée car le lieu est beaucoup plus fréquenté qu’il n’y paraît. Un couple de randonneurs entraînés  par une guide dynamique, une blonde explosive, un berger et sa copine, tous sont sidérés de découvrir un acteur de la renommée de Lucas en pleine montagne; mais lorsque la valse des valises, orchestrée par un individu pour le moins suspect commence, lorsque Vanessa, l’attachante touriste égarée manifeste le désir de s'attacher de plus en plus, Lucas Belmont réalise alors que ce paradis devient peu à peu un enfer.
«Le Paradis c’est bien ici», une comédie où gags, jeux de mots et situations explosives s’enchaînent à un rythme…infernal pour le plus grand plaisir du public.

Distribution (6f 4h) :

L’age des personnages importe peu, ce qui laisse beaucoup de possibilités.

 

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Extraits

 

 ..........

(Ils s'apprêtent à sortir, au même moment arrive Vanessa.)

Vanessa- Bonjour ! Ce serait possible d'avoir une chambre... C'est parce que j'ai vu : gîte, chambres d'hôtes.

Marie- Y a pas de problèmes... Bienvenue au Paradis ! Bonjour ! Moi c'est Marie et lui c'est Aimé, un voisin.

Vanessa- Bonjour ! Moi c'est Vanessa !

Aimé- Vanessa ! Ça c'est marrant ! Ici même ! Au Paradis : Vanessa. Vous êtes venue avec Jo le taxi ?

Vanessa- Ben non ! Je suis venue à pinces, et je peux même vous dire que j'en ai plein les bottes... (À Marie) Vous faites de la peinture ?

Marie- On ne peut rien vous cacher.

Vanessa- Je ne sais pas si vous avez vu... Vous avez du vert, là, sur le cou.

Aimé- C'est normal, ici c'est gîte et cou...vert.

Marie- N'importe quoi ! Ne bougez pas ! Je vais prévenir la patronne. (Elle saisit sur le comptoir une cloche de vache qu'elle agite bruyamment.) Voilà ! Si d'ici deux minutes, il n'y a toujours personne, vous renouvelez l'opération. A plus tard !
(Elle sort avec Aimé)

Vanessa- (déposant son sac à dos) Ouf ! Ça fait du bien de se reposer ! C'est encore plus lourd qu'un sac de pommes de terre ce machin là ! Finalement la randonnée, je me demande si c'est vraiment mon truc... J'ai bien fait de quitter le groupe... Plein les crampons de leur balade ! Marcher comme des bœufs pendant des heures ! Faut pas être bien ! En tous cas, moi je ne suis pas faite pour me faire du mal... Ce n'est pas de ma faute, j'ai toujours préféré qu'on me fasse du bien... (Elle glousse.) Dire que si je ne m'étais pas paumée, à cette heure je devrais être dans la vallée, à la terrasse d'un troquet à siroter mon apéro... «Tranquillou» Au lieu de ça, j'en suis encore à crapahuter comme une tarée sur des cailloux pointus... Heureusement que je suis tombée sur ce gîte, sinon je crevais la bouche ouverte... Qu'est ce que j'ai mal aux pieds ! On est serré là dedans ! Faut que j'enlève mes godasses... Tant pis pour l'odeur mais moi, j'en peux plus... (Elle entreprend d'enlever une chaussure) Bonjour le fromage ! Hum ! Heureusement qu'il n'y a pas trop de mouches par ici, autrement elles tomberaient raides... Asphyxiées !
(Entrée de Lucas. Il est torse nu et a une simple serviette autour de la taille. Il ne voit que la valise, s'en saisit ; au même moment, Vanessa, occupée à délacer sa chaussure, lève la tête. Elle pousse un grand cri. )

Vanessa- Ah !

Lucas- (effrayé à son tour) Ah !

Vanessa- Vous m'avez fait peur!  Surtout n'approchez pas ! Compris ?

Lucas- Je ne savais pas que vous étiez là... Je suis désolé... Profondément désolé...  Je ne vous veux aucun mal... Je suis juste venu récupérer cette valise... Ne me regardez pas comme ça... Vous savez... Vous aussi, vous m'avez fait peur... Ne vous inquiétez pas... Je m'en vais.

Vanessa- (se ressaisissant) Comment ça je m'en vais ? Attendez ! J'ai crié parce que j'ai été surprise mais quand je vous vois maintenant je n'ai plus peur du tout... (câline) Mais alors là, plus du tout, du tout, du tout... Dites donc... On se connaît !

Lucas- Ah non... Je ne crois pas.

Vanessa- Alors là ! Si je vous le dis ! Je suis sûre que je vous ai déjà vu quelque part.

Lucas- Oui, c'est pour cela que je n'y vais plus.

Vanessa- Qu'est ce que vous dites ?

Lucas- Non... Rien...  C'est une boutade... Bon... Maintenant je vais vous laisser et en profiter pour aller m'habiller.

Vanessa- C'est vous le propriétaire ?

Lucas- Ah non... Ici il n'y a qu'une propriétaire.

Vanessa- (s'avançant et se mettant à droite de Lucas) Et... Elle est où, la propriétaire ?

Lucas- De l'autre côté.

Vanessa- (Elle se déplace et se met à gauche de Lucas) Elle est où la propriétaire ?

Lucas- (la regardant) Ah oui ! Tout de même ! Dites-moi... Votre couleur de cheveux, c'est naturel, n'est ce pas ?

Vanessa- Ben oui ! Je suis une vraie blonde, pourquoi ? Oh ! C'est dingue ! On ne se connaît pas, et vous, vous êtes déjà en train de me poser des questions intimes, vous êtes un drôle de rapide, vous ! (Le dévisageant avec insistance) Ah oui ! ... Ah oui... Votre tête me dit quelquechose... Je vous assure ! On s'est déjà vu ! Mais où ? ... Vous ne seriez pas barman à l’Acapulco ?

Lucas- Quel Acapulco ?

Vanessa- Ben, l'Acapulco de Bourg la Reine, gros bêta ! Bourg la Reine ! C'est là que j'habite, et vous aussi n'est ce pas ?

Lucas- Non, je n'habite pas à Bourg la Reine et je vous le re-dis, ne cherchez pas ! On ne se connaît pas. Je vous prie de bien vouloir m'excuser mais comme vous avez pu le constater à la montagne, l'air est frais donc je vais devoir interrompre cette passionnante conversation pour aller m'habiller. Au revoir !
(Il s'apprête à sortir pendant que Vanessa agite la cloche.)

Vanessa- Si vous voyez la taulière dites lui que je suis là, je ne voudrais pas prendre racine.

Lucas- Je n'y manquerai pas.
(Il sort vers les chambres, pendant que Vanessa entreprend de délacer sa deuxième chaussure, arrivée par la salle de Gaëlle, la guide, Paulette et Roger, ces deux derniers sont encordés, tous deux portent des sacs à dos, le sac de Paulette est énorme, celui de Roger est tout petit.)

Gaëlle- Roger ! Paulette ! Un peu de courage ! On arrive !

Roger-Fais attention où tu mets les pieds, Paulette, ici il fait sombre.

Paulette- Oui... Moi ça me fiche la trouille ! J'espère qu'on ne va pas tomber sur des loups !

Gaëlle- Mais non... Il n'y a pas de loups par ici et quand bien même il y en aurait, rassurez-vous, ils seraient certainement encore plus effrayés que vous.

Roger- Vous dites ça pour nous rassurer mais faut pas nous raconter d'histoires... On sait bien qu'il y a des loups par ici. Tiens ! La chèvre de Monsieur Seguin, d'après vous, elle a été bouffée où, la chèvre de Monsieur Seguin ? Au bord de la mer ou à la montagne ? Vous voyez bien, ce n'est pas la peine de nous raconter des bobards... Ça se sent que c'est rempli de loups par ici.

Paulette- Regarde Roger ! (Montrant des spectateurs) Y en a ! Là ! Tu les vois avec leurs petits yeux perçants ?

Roger- Ne les regarde pas Paulette! Surtout ne les regarde pas! S'ils se sentent menacés, ils vont te sauter à la gorge en moins de deux et tu vas finir en steak haché.... Attention ! Regarde ! Là ! Y en a un gros!

Gaëlle- Cessez donc de vous faire peur ! Puisque je vous dis qu'il n'y a pas de loups !

Paulette- Et c'est quoi alors, tous ces yeux qui brillent dans le noir ?

Gaëlle- Ce sont simplement des oiseaux de nuit... Ils sont impressionnants mais ils ne sont pas dangereux, du moins en principe... Tenez ! Vous voyez par là... Y a tout un groupe de vieilles chouettes... Parfois elles restent en groupe et parfois elles se mélangent avec des hiboux.

Roger- Les hiboux, je les connais, ils peuvent être dangereux.

Paulette- Ah bon ? Et pourquoi tu dis ça Roger ?

Roger- Le hibou, faut pas trop le chauffer... Parce que si tu le chauffes de trop, le hibou, y bout, y bout et Paf ! Il t'explose à la figure... Croyez-moi ! Le hibou, ça paraît «chouette» mais ça «effraie.»

(Ils entrent dans le gîte.)

Gaëlle- (apercevant Vanessa) Tiens ! Vous êtes là, vous ? Je croyais que vous vouliez redescendre au village.

Vanessa- Oui mais avant de descendre j'ai préféré faire une petite étape ici.

Gaëlle- Une étape ? Tu parles !  Dites plutôt que vous vous êtes perdue, pas vrai ? Je vous avais pourtant prévenue, ici quand on ne connaît pas, on se perd facilement.

Roger- En montagne, vaut mieux s'encorder, c'est plus prudent... . Vous auriez dû faire comme nous, n’est ce pas, Paulette ?

Paulette- Oui mais là, c'est bon, Roger, tu pourrais peut-être nous détacher maintenant… Et puis m’aider à retirer mon sac.

Roger- (Roger s’exécute, puis montrant son petit sac) Dis donc Paulette ! Toi aussi, tu pourrais m’aider.
 (Elle lui retire son sac puis Roger entreprend ensuite de dérouler les trois mètres de corde que Paulette a autour de la taille. Lorsqu’il tire, Paulette tourne alors comme une toupie.)

Gaëlle- Je me tue à vous le répéter, Roger, l'encordement n'est pas nécessaire partout et surtout pas sur les sentiers de cette catégorie.

Paulette- C'est vrai, ça Roger... Tu pourrais peut-être écouter les conseils de la guide... Moi, je t'avoue que j'en ai marre d'avoir cette corde autour de la taille, j'ai l'impression d'aller à l'abattoir quand tu me tires comme ça.

Roger- J'ai bien accepté que tu me mettes la corde au cou, il y a trente ans, je peux bien te la mettre autour de la taille aujourd'hui... Ben alors ? Il n'y a personne ici ?
(Il prend la cloche et l'agite vigoureusement. Arrivée de Claire qui descend des chambres avec les habits de Lucas dans les bras.)

Claire- Voilà ! Voilà ! J’arrive ! Ah ! C'est toi, Gaëlle... Bonjour Messieurs-dames ! (Désignant le linge qu'elle porte.) Je mets ça dans la machine à laver et je suis à vous... Gaëlle, toi qui es une habituée de la maison, sert donc des rafraîchissements à tout le monde... Installez-vous ! Je reviens !
(Elle part vers ses appartements. Pendant que toutes et tous déposent leurs affaires)

Gaëlle- (Elle est passée derrière le comptoir et sort plusieurs boissons) Allez ! Servez-vous !

Roger- (en prenant une bière) Et bien ! Voilà un accueil sympathique ! Pour un peu on se croirait au Paradis.

Vanessa- Ben justement ! Vous y êtes au Paradis.

Roger- Je sais, j'ai vu la pancarte en arrivant. Il n'y a plus qu'à attendre St Pierre pour qu'il nous refile la clé de nos chambres. (La porte menant vers les chambres s'entrouvre) Tiens ! Quand on parle du loup...

Paulette- Roger ! Arrête un peu avec tes loups, tu veux bien ? Parce que là, tu commences à nous gonfler.
(La tête de Lucas apparaît derrière la porte tandis que Claire ressort au même moment de ses appartements.)

Lucas- (l'apercevant) Psst! Pstt! Madame Claire!

Claire- Quoi? Qu'est ce que vous voulez encore ?

Lucas- Vous pourriez me redonner mes habits ?

Claire- Trop tard ! Ils tournent dans la machine à laver. Qu'est ce qui ne va pas ? Ils ne vous plaisent pas les habits de mon mari ?

Lucas- C'est que...  Il y a un problème.

Claire- Quel problème ? Évidement si vous commencez à faire le difficile.

Lucas- Ce n'est pas cela... Mais... Le plus simple, c'est que vous veniez voir.

Claire- (se dirigeant vers la porte d'un pas décidé, tout en râlant) Oh là là! Alors qu'est ce qui ne va pas ? (Elle referme la porte sur eux)

Claire- (voix en coulisse) Qu’est ce que c'est que ça ! Mais ce n'est pas possible ! Venez avec moi !
(La porte s'ouvre, Claire traîne Lucas par la main, il est toujours torse nu avec sa serviette autour de la taille et tient la valise plaquée contre son torse. Ils traversent sous l'œil médusé de tous et s'engouffrent dans les appartements de Claire.)

Paulette- Dis-moi, Roger ! Je rêve ou c'est lui ?

Roger- Mais non, Paulette ! Tu ne rêves pas, c'est bien lui !  Il n'y a pas d'erreur, moi aussi je l'ai reconnu tout de suite.

Paulette- Qu'est ce qu'il fait là ? Tu peux me le dire ? En plus dans cette tenue ! C'est complètement fou, cette histoire ! Et vous ? Ne me dites pas que vous ne l'avez pas reconnu !

Gaëlle- C'est vrai que moi aussi j'ai cru le reconnaître mais... Vous êtes sûr et certain que c'est bien lui ?

Roger- Sûr à deux cent pour cent ! Je suis un fan, j'ai vu tous ses films, c'est vous dire !

Vanessa- Mais oui ! Ce n’est pas à l'Acapulco que je l'ai vu, c'est au cinéma ! Non ! Ne me dites pas que c'est...

Tous- C'est Lucas Belmont!

Vanessa- Lucas Belmont! Mais je ne connais que lui! Oh là là! Lucas Belmont! Lucas Belmont! Il existe ! En vrai ? Et il est ici ! Lucas Belmont, c'est mon idole ! Vous ne pouvez pas comprendre ! Quand mes copines vont savoir ça!

 

                                   FIN DU PREMIER ACTE